Landévennec

Landévennec

Situé à l'embouchure de l'Aulne, tout au fond de la rade de Brest, sur un éperon escarpé qui domine la ria et protégé des vents dominants, Landévennec reste un modeste village dont l'unique rue conduit d'une part à l'église paroissiale et d'autre part à l'ancienne abbaye. Sous le Second Empire, Landévennec accueillit la "station navale", dans l'anse de Penforn, laquelle se transforma peu à peu en cimetière de navires, où les plus glorieux de nos bateaux ont parfois fait halte avant d'être envoyés dans un chantier de démolition.
L'église paroissiale Notre-Dame
Sans doute l'une des plus jolies de la Presqu'île de Crozon, elle date du XVII^e siècle et est située au nord du bourg, en bordure de mer. Depuis 1761, cette église est sous le patronage de Notre-Dame de Bonne Nouvelle. Actuellement le pardon se déroule le dimanche qui suit le 15 août.

Elle est entourée d'un enclos, ouvert au sud par une porte triomphale surmontée d'un tympan semi-circulaire pourvu d'une niche et surmonté d'un pinacle.
Le clocher (1659) à chambre est sans galerie soutient une flèche dont les arêtes sont garnies de masques. La petite cloche, provenant de l'abbaye, date de 1513 et la plus grande, nommée Marie-Anne, de 1703. Sur le pignon on distingue les armes de l'abbé Pierre Tanguy. Ce dernier contribua, après les troubles du XVIème siècle, à restaurer l'abbaye mais aussi à dynamiser le bourg.


Le magnifique retable a été remarquablement rénové par le Maître doreur Miossec.

Sur le pignon ouest, l'un des tableaux représente saint Corentin devant la cathédrale de Quimper. On distingue la flèche en plomb du transept, brûlé en 1620, les fortifications, le port Sainte-Catherine. Un seigneur coupe en deux le poisson du saint, au bord de la fontaine.
Un autre tableau représente le supplice d'un jeune martyr : saint Sébastien. Un bourreau lui lie les pieds, un autre lui passe des liens sur le milieu du corps. Les personnages sont au nombre de sept ou huit. L'un tient en main une flèche, l'autre une enseigne romaine. Trois ou quatre sont coiffés de turbans.
L'édifice abrite en outre une huile sur toile de 6 mètres sur 2,37 mètres du XVIIème siècle représentant la Cène, considérée comme l'une des plus grandes du Finistère. Elle se trouvait à l'origine dans le réfectoire des moines de l'abbaye et son transfert dans l'église paroissiale pourrait dater de la Révolution ou d'un don antérieur du monastère.
À côté, se trouve la statue en bois de saint Jacques le Mineur, en souvenir peut-être des pèlerins de Compostelle qui faisaient escale à Landévennec.
Au nord de la nef, une statue du Christ datant du XVII^e siècle, est posée sur un bénitier et adossée au mur de l'autel de Saint Jean-Baptiste.
L'abbaye saint Guénolé
Elle est très liée aux grandes heures de l'histoire de la Bretagne, si riches en légendes. C'est le plus ancien et le plus célèbre de tous les sanctuaires bretons. Il aurait été fondé en 485 par saint Guénolé, dont les parents chassés de Grande-Bretagne s'étaient réfugiés en Armorique, y apportant leur langue et leur tradition celtique irlandaise. Avec onze compagons saint Guénolé donna à la région, encore inculte, une dimension spirituelle dont la renommée s'étendit. En 913, les Normands chassèrent les moines en brûlant l'abbaye. Trois siècles plus tard les moines revinrent construire une belle église romane. Les Anglais l'attaquèrent, la Ligue la pilla, mais les moines de la congrégation de Saint-Maur, au XVIIème siècle, la restaurèrent. La Révolution les chassa définitivement, et l'abbaye fut vouée à la destruction, la bibliothèque riche de plus de 2000 ouvrages historiques, saccagée, pillée, brûlée. En 1950, une communauté bénédictine s'installe à Landévennec et construisit un nouveau monastère béndictin, à proximité du site historique.


La chapelle du Folgoat
Située à 3 km de l'abbaye, dans un repli de l'Aulne, la chapelle Notre-Dame du Folgoat fût édifiée en 1645 à l'initiative de Pierre Tanguy, abbé de Landévennec. Elle perpétue le souvenir de Salaün, cet ermite qui vivait dans la forêt toute proche au milieu du XIIIème siècle, n'en sortait que pour mendier quelque nourriture, et se balançait sans cesse aux branches en chantant "ô ô ô Maria". Ar Fol - l'insensé - disait-on.
Quant Salaün mourut, on l'enterra sur le lieu même et là commença l'histoire miraculeuse du Folgoat : un lys éclatant de blancheur portant sur sa fleur, en lettres d'or, l'inscription "Ave Maria" poussa, prenant racine dans la bouche de l'ermite.
Une chapelle fut construite sur les lieux mêmes du miracle, mais ne résista pas à l'outrage du temps. Ce fut l'abbé Tanguy qui, en 1645, la fit reconstruire. Son blason figure sur le pignon. Au-dessus on peut lire : "Deo et Immaculatae Virginis Conceptioni" ce qui signifie que la chapelle est dédiée à Dieu et à l'Immaculée Conception de la Vierge.
La fontaine près de la chapelle, où se serait trouvé l'hermitage de Salaün

Quant au magnifique bénitier extérieur qui prétend à une certaine ancienneté par sa patine trompeuse, il date de la dernière restauration en 1967. Le Pardon religieux de Notre-Dame du Folgoat se déroule chaque année le jeudi de l'Ascension.
En contrebas de la chapelle du Folgoat, les restes d'un ancien moulin à mer abritent un élévage de truites.
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