Gigantesque
croix de pierre finement découpée, recouverte d'ajoncs, de chardons bleus et de
bruyères, la presqu'île de Crozon git au bord de l'océan, étendant ses deux bras : la
pointe des Espagnols au nord et le Cap de la Chèvre au sud.
Son aspect cruciforme tient à sa complexité
géologique : la mer a rongé les roches tendres jusqu'au plateau de gré armoricain
extrêmement dur, qui s'achève, en a-pics vertigineux, dans la baie de Douarnenez.
Le sous-sol est composé surtout de roches
sédimentaires, schistes et grés d'origine marine, qui forment des rubans colorés sur
les falaises ; certaines portent encore les traces d'animaux qui vivaient dans les mers
entre 640 et 300 millions d'années avant notre ère. |
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Parce que la presqu'île occupe une position stratégique en face du port, son histoire se
confond avec l'histoire militaire du port de Brest.
Transformée en place forte par Vauban au
XVIIè siècle, en blockhaus par les Allemands pendant la dernière guerre, elle abrite
aujourd'hui le saint des saints de la force de dissuasion française : la base de
sous-marins atomiques de l'île Longue.
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La pointe de
Pen-Hir
C'est la plus touristique des pointes de la presqu'île.
"Là, les deux ennemis sont face à face, la terre et la mer" écrivait
Michelet.
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Une gigantesque croix de Lorraine fut érigée
là, en souvenir de tous les marins bretons partis se battre lors de la Seconde Guerre
mondiale. |
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Des a-pics de 70
mètres se prolongent par les énormes blocs isolés des Tas de Pois (ar
Berniou-Pez), appelés aussi Tas de Foin.
Les plus caractéristiques ont chacun leur nom : le Pen Glas (tête verte), Ar Forc'h (la
fourche) et Bern Id (tas de céréales).
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Du haut de la pointe, la vue est grandiose,
totalement panoramique sur la chaussée des Tas de Pois, la pointe de Toulinguet, la
pointe de Tavelle et le château de Dinan, le cap Sizun, la pointe du Van, la pointe
Saint-Mathieu, les îles de Molène et d'Ouessant. |
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Protégée, l'extrémité de la
pointe abrite une réserve ornithologique. Chaque printemps, une multitude d'oiseaux
viennent y nicher : mouettes tridactyles, goélands, pétrels, cormorans, pingouins et
guillemots. Les oiseaux de terre s'y plaisent également : le grand corbeau, le crave à
bec rouge et le pipit maritime se font une place auprès de leurs congénères.
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La pointe
des Espagnols
En 1594, les Espagnols, alliés de la Ligue contre le Roi de
France Henri IV, construisirent un fort pour neutraliser Brest. Comme il était
inaccessible par la mer à cause de la hauteur des falaises, il fallut un siège long et
meurtrier pour en déloger la garnison de 400 hommes.
La citadelle fut détruite par les mêmes paysans qui avaient été réquisitionnés pour
la construire. |
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Le cap de la
Chèvre
Les falaises, hautes de 100 mètres par
endroits tombent à pic dans la mer. Les jours de tempête, la mer et le vent s'acharnent
sur ces falaises en une gigantesque et méthodique entreprise de destruction.
"Le cap de la Chèvre est si dangereux qu'on l'appelle vulgairement la Mort du
marin", écrivait le voyageur Cambry, à la fin du XVIIIè siècle.
La base de la pointe est percée de grottes accessibles seulement en bateau, dont la plus
belle, celle du Charivari, est peuplée d'une importante colonie de cormorans. |
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La pointe de Morgat
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La mer agrandit peu à peu les failles dans les falaises de schiste, et cette érosion a
créé les petites grottes (celle de Roméo, des Oiseaux, des Éléphants), facilement
accessibles à marée basse, et les grandes grottes, auxquelles on n'accède qu'en barque.
La plus belle de toutes est la grotte de l'Autel. On y pénètre par un couloir étroit,
dont l'entrée est très basse à marée haute. À l'intérieur, la voûte s'élève à 10
mètres et, au centre, se dresse un rocher, l'Autel.
En guise de vitraux, les parois de cette cathédrale marine de 90 mètres de profondeur
ont de belles colorations dues aux tons de la pierre, comme le quartz, dont l'éclat est
avivé par l'humidité, et à la flore marine.
Un second groupe de grandes grottes se trouve au-delà de la pointe de Morgat. C'est parmi
ces rochers gigantesques que se creusent les grottes de Sainte-Marine, des Normands, des
Cormorans, l'Entonnoir ou la cheminée du diable.
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Crozon
C'est l'âme de la presqu'île. Les jours de marché, les
habitants comme les touristes semblent se donner rendez-vous sur la place de l'église.
L'église Saint-Pierre
Reconstruite en 1900, elle n'a conservé du XVIè siécle
que son portail.
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C'est surtout pour son curieux retable, dit
"des dix mille martyrs" que l'on vient la visiter.
Réalisé à la fin du XVIIè siècle, en bois sculpté et
peint de couleurs chaudes, il retrace, en vingt-neuf tableaux et quatre cents personnages,
la légende du martyr de la légion thébaine qui raconte que dix mille soldats de
l'empereur romain Hadrien (76-138), convertis et menés à la victoire par un ange envoyé
par Dieu, furent torturés puis crucifiés sur ordre impérial au mont Ararat, en Turquie,
pour avoir refusé de rejoindre le reste de l'armée. |
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Le grand panneau central se divise en douze
compartiments rectangulaires, profondément ciselés et traités en haut relief, et est
fermé par deux volets de six panneaux exécutés en bas relief.
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Au-dessus, une niche à deux volets, où sont
figurés les quatre évangélistes encadrant le tableau final : un prêtre donnant la
communion.
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À la base, un retable du Rosaire fut sculpté
en 1664 par Maurice Le Roux. |
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