L'île de Sein un fragment de terre sur l'océan
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À l'extrème ouest de la Cornouaille, à quelques milles au large de la Pointe du Raz, entre ciel et mer, s'étale une ombre à l'horizon : c'est l'île de Sein. Rendue célèbre par les récits qui relatent les exploits de ses hommes, cette île est une légende, un mythe. "Qui voit Sein, voit sa fin" disaient autrefois les marins, qui craignaient les récifs redoutables et les courants violents, causes de nombreux naufrages. Un site parmi les plus sauvages et les plus rudes où des êtres humains ont choisi de vivre, ou de survivre. À l'opposé de cette nature grandiose, la présence humaine
se fait remarquer par sa générosité et sa solidarité. |
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C'est une île hors du monde, hors du temps. L'île de Sein est un lieu unique, isolé dans sa gangue de récifs et ses vapeurs d'embruns, qui fut autrefois submergé par l'océan. L'homme s'y accroche comme une bernique depuis la préhistoire, comme protégé du reste du monde par la férocité de son environnement.
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Située à l'entrée de la Manche et passage obligé des routes maritimes, l'île de Sein fut réputée tour à tour pour ses naufrageurs et ses sauveteurs.
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L'ile se Sein est le dernier "caillou" de France avant la grande Amérique, elle apparaît au milieu des récifs comme un radeau de pierre ancré à environ 9 km de la pointe du Raz. D'une largeur de 800 m au maximum, d' une longueur de 2 km, d'une superficie de 60 ha (0,6 km2), d'une hauteur de 1,50 m du niveau de la mer et culminant à 6 m quand les éléments sont calmes.
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Sur ce petit morceau de continent, on recense 242 Sénans (1999) et jusqu'à 2000 personnes l'été. C'est un vrai paradis aux couleurs multiples sans aucun véhicule mis à part le petit train des poubelles, le camion des pompiers et des petits tracteurs.
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En saison (juillet, août), la compagnie Biniou II dessert l'île trois fois par jour depuis l'embarcadère d'Esquibien d'Audierne. |
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Le Phare de La Vieille et la tourelle de La Plate sécurisent le passage du Raz de Sein, particulièrement dangereux en raison de courants de marées très violents près de la Pointe du Raz. |
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La tour carrée en pierres apparentes de La Vieille fut bâtie de
1882 à 1887 sur le rocher de la Gorlebella. Le 15 septembre 1887 fut installé un feu fixe, secteurs blancs rouges et vert au sommet de la tour. En octobre 1904 arrive le feu
à occultation toutes les 5 secondes et l'installation d'un brûleur à incandescence par
le pétrole.
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La construction de la tourelle de La Plate a été décidée le 5 juin 1886. Le chantier est ouvert en 1887 puis interrompu pendant 5 ans car le vapeur nécessaire pour la construction, la Confiance, est utilisé ailleurs. Les travaux reprennent en 1893 et sont pratiquemnt achevés en 1896 : la tourelle octogonale sur une base cylindrique, toutes deux en béton armé, s'élève à 9,50m de hauteur au dessus des plus hautes mers. Le 4 décembre 1896 lors d'une violente tempête la tourelle est décapitée.Les travaux de reconstruction sont entrepris sans attendre durant l'été 1896 mais ils présentent de telles difficultés qu'ils ne sont achevés qu'en 1909, après 12 ans d'effort.
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L'église Saint-Guénolé
Elle fut édifiée à la fin du XIXè siècle. Sur le portail, l'inscription latine Stat virtute Dei et sudore plebis (Elle se dresse à la force de Dieu et à la sueur du peuple) rappelle que chaque pierre déchargée des bateaux fut transportée sur la tête des femmes de l'île.
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Sur le tertre, près du porche, deux menhirs solidement plantés côte à côte montent la garde.
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L'intérieur de l'église Saint-Guénolé |
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Le monument aux Sénans libres
En 1946, le général De Gaulle lui-même remet aux Sénans la Croix de la Libération et, en 1960, inaugure le monument aux Sénans libres. En forme de croix de Lorraine, il porte sur son socle l'inscription Kervoc'h mervel (Plutôt mourir).
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Les rochers de l'île
Ils sont comme sculptés et chacun y voit quelque chose de différent.
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La chapelle Saint-Corentin
Construite sur les ruines d'un ancien ermitage et juste avant d'arriver au Grand Phare, elle a été restaurée à l'aide de pierres récupérées d'autres ruines. Le souvenir de saint Corentin, l'évêque évangélisateur des Celtes, reste ici très vivace. Dans la chapelle, la statue de son saint patron garantissait des vents favorables et donc une bonne pêche. Il suffisait de tourner sa crosse d'évêque dans la direction voulue !
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Les phares Les abords de l'île de Sein foisonnent de récifs et d'épaves, et les phares Goul Enez et d'Ar Men guident les navires de leurs faisceaux rassurants. |
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- Le Goul Enez (nom français : le Grand Phare)
Il mesure 51 mètres au-dessus du sol et 53 mètres au-dessus du niveau de la mer.
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Ses dépendances sont occupées
par une usine électrique et un centre de désalinisation afin d'alimenter l'île en eau
et en électricité. Son feu blanc à 4 éclats toutes les 25 secondes est éclairé par une lampe halogène de 1000 W. Il a une portée de 27,5 milles (environ 51 km). |
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- L'Ar-Men (nom français : La Roche) À l'ouest de l'île, il signale la terrible chaussée de Sein. Il est celui où les tempêtes sont les plus dangereuses et
les plus spectaculaires. Les courants y dépassent les 9 nuds à lheure
(environ 17 km/h) par grandes marées. Les Sénans ont baptisé lendroit où il est
implanté "Ar Vered Nê", ce qui signifie "le Nouveau Cimetière",
signant ainsi les nombreux naufrages et morts que ce lieu porte en sa mémoire. Sa construction a été une des plus longues et des plus
dangereuse dans lhistoire des phares. Commencée en 1867, elle ne fut achevée qu'en
1881. |
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Le phare du Men Brial (nom français : la Pierre Bariolée)
Il balise l'entrée du port. Il fut construit en 1909 en remplacement d'un Mat Signal et mis en service en 1910. Il mesure 16 mètres au-dessus du niveau de la mer. Son feu comporte des éclats blancs (portée 12 milles, soit environ 22 km), rouges (portée 9 milles, soit environ 16,5 km) et verts (portée 7 milles, soit environ 13 km).
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Le Guéveur (nom français : le Grand Chien)
Ce n'est pas un phare, mais une ancienne corne à brume. Dynamité par les allemands en 1944, il fut reconstruit en 1947. Il mesure 20 mètres au-dessus du niveau de la mer.
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