Quimperlé la ville aux trois rivières
Ici, les deux rivières Ellé et
Isole fusionnent pour former une troisième rivière, la Laïta. C'est dans ce triangle aux frontières aquatiques, parfaites défenses naturelles, qu'est née la ville au VIè siècle. Aujourd'hui des entreprises agro-alimentaires et les papèteries du Mauduit font vivre la région.
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Les ruines de l'ancienne église Saint-Colomban L'église abbatiale Sainte-Croix La chapelle Notre-Dame-de-l'Assomption
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On sait que ce coin de Bretagne fut peuplé
depuis le Néolithique ("âge de la nouvelle pierre", référence à l'emploi
de la pierre polie, 3ème grande période de la préhistoire après le
paléolithique et le mésolithique, de 5000 à 2300 ans avant
Jésus-Christ). Quimperlé fut ravagée par Du Guesclin à la suite de la Guerre de Succession de Bretagne au XIVè siècle. Mais la ville favorisée par les Ducs se reconstruit. À la Révolution, avec plus de 4000
habitants, Quimperlé est une ville importante.
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Quimperlé a conservé du XVIè siècle une dizaine de maisons à colombages sans compter d'autres dont le colombage est dissimulé derrière un crépi. Une maison à pans de bois n'est pas l'œuvre d'un maçon mais celle d'un charpentier. Sur un rez-de-chaussée en pierres s'élèvent des colonnes en bois (colombages) ou piliers. L'intervalle entre piliers et poutres est rempli de torchis (mélange d'argile et de paille).
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De nombreuses ruelles médiévales conduisent soit à la ville basse, construite autour de l'ancienne abbaye de Sainte-Croix, soit à la ville haute dominée par l'église Notre-Dame-de-l'Assomption.
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L'église Sainte-Croix |
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Il enjambe l'Ellé au niveau de la place Lovignon. Anciennement "Pen-Pont-Ellé",
il était défendu autrefois par deux tourelles, s'appuyant aux murailles
qui ceinturaient la ville basse, transformant celle-ci en une cité
entièrement close, ne s'ouvrant à l'extérieur que par trois portes,
placées aux entrées des deux grands axes routiers : Vannes-Quimper et
Quimperlé-Carhaix. |
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Son aspect en
dos d'âne, ses puissants éperons et ses arches révèlent une construction
médiévale, sans doute du XVè siècle. Les deux arches centrales ont été reconstruites après la crue de 1746 qui les avaient fortement ébranlées. C'est après ces travaux sans doute que fut comblée une arche récemment mise à jour.
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Au numéro 5 de la rue Dom-Morice, cette maison à pans de bois et encorbellement fut édifiée en 1570. Son appellation ne repose
sur aucune réalité historique : nulle trace d'archers dans cette
maison-là !
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La maison fut surtout une résidence de
notables. Au XVIIè siècle trois générations d'une famille de notaire y
ont vécu. Au début du XXè siècle, elle abritait une école privée de
filles. Aujourd'hui propriété de la Ville, elle accueille des spectacles et des expositions temporaires. |
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Tout à côté se trouve une des plus anciennes constructions civiles de Quimperlé, une échoppe dont la façade présente des colombages (XVè siècle). |
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Les halles ont été réalisées en 1887 par les frères Moreau, constructeurs à Paris, à partir des plans des architectes William & Farges. Contemporaines de la Tour Eiffel, elles ont été construites au cœur même du quartier historique, au pied de l'abbaye de Sainte-Croix. L'intérieur est occupé par des poissonniers, bouchers, charcutiers, épiciers. Leur architecture originale avec de nombreux motifs de décoration (fleurs, têtes de lion, rosaces...) en font un bâtiment qui attire la curiosité.
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Les ruines de l'ancienne église Saint-Colomban Le Gallois Gurthiern aurait élevé vers 550 un premier monastère celtique suivant la règle irlandaise de Saint-Colomban. Certains historiens avancent
une reconstruction religieuse autour de l'an 1000, dont témoignerait le
portail roman primitif de la façade ruinée. Une église gothique de type "halle", longue de 50 mètres, qui s'étendait jusqu'à la rivière, fut réédifiée au XIIIè siècle. Elle tomba en ruine par manque d'entretien au début du XIXe s.
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L'église abbatiale Sainte-Croix L'abbaye bénédictine de Sainte-Croix a été fondée en 1029 par le Comte de Cornouaille Alain Cainart suite à une guérison miraculeuse. L'église actuelle a été édifiée à partir de la fin du XIè siècle. Ce monument est,
avec l'abbaye de Lanleff, la
seule église de Bretagne à avoir un plan circulaire (la rotonde), calqué
sur le Saint-Sépulcre de Jérusalem. Elle épouse aussi la forme d’une
croix grecque. Elle épouse également la forme d'un trèfle, calquée sur
le Saint-Sépulcre de Jérusalem.
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- Un clocher malencontreux On ne sait rien du clocher
médiéval, ni des circonstances de sa disparition. De 1679 à 1681, à son
emplacement, est élevée, au-dessus des quatre piliers, une tour dans le
goût du temps, à la lourdeur excessive. Après de multiples discussions, un nouveau clocher est édifié en 1903 suivant les plans de Jean-Marie Abgrall, dans l'axe mais à l'extérieur du chevet.
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Le clocher à l'extérieur du chevet
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- Le chevet Enfoui sous un grenier, ses murs cachés par un enduit, il est réapparu dans sa splendeur lors des travaux de restauration de l'église. D'inspiration fonamentalement poitevine, il est de beaucoup la partie la plus raffinée de l'extérieur de l'abbatiale avec ses colonnettes engagées, ses pseudo-machicoulis et sa fenêtre axiale privilégiée.
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- L'entrée principale Les chapiteaux sont décorés de feuillages et de rinceaux en faible relief.
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- Le chœur des moines Ce chef-d'œuvre surprend tant par la qualité de son élaboration que par son état de conservation. La largeur des vingt-deux arcades du
registre inférieur de son mur extérieur se réduit vers l'abside pour
donner l'impression d'une plus grande profondeur.
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- La crypte Admirable construction du XIè siècle, elle
est sans conteste la plus belle d'une Bretagne qui, il est vrai, n'en
compte guère. Cette émouvante crypte abrite le tombeau de Saint-Gurloës, premier abbé de Sainte-Croix et celui de son lointain successeur Henri de Lespervez, abbé de Sainte-Croix au XVè siècle et mort en 1453.
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- La mise au tombeau Considérée comme la plus ancienne de Bretagne, elle a été érigée vers 1500 dans l'église, depuis disparue des Dominicains. Chef d'œuvre longtemps méconnu, ce sépulcre a été abandonné aux intempéries et au vandalisme, des environs de 1882 à 1967, ce qui explique les dégradations très visibles. Curieusement la tête de Jésus figue à droite, soutenue par Nicodème. Inspirée par la publication de la légende dorée du Dominicain Jacques de Voragine, on constate la rarissime présence parmi les disciples, du pharisien Gamaliel, le maître de Saint Paul, et de son fils Abibon. C'est à ce saint providentiel que sera souvent assimilé, pour des raisons de consonance, le très suspect saint Diboan, invoqué principalement en Cornouaille et dans le Vannetais.
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- Le Christ en robe Œuvre d'une grande qualité du début du XVIIè siècle, il illustre la persistance en Bretagne d'une figuration d'origine syrienne, introduite en Occident au milieu du VIIIè siècle.
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- La chaire à prêcher On la date des environs de 1700. Sa cuve est décorée des images des évangélistes et sa rampe, de rinceaux et d'objets liturgiques. Deux anges soutiennent d'une main l'abat voix à volutes, et de l'autre, déploient un verset de Saint-Luc.
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- Le retable Œuvre majeure de la
Renaissance en Bretagne, il a été placé, face à l'entrée principale de
l'église en 1541. Les auteurs anonymes ont
utilisé le calcaire charentais de Taillebourg. Le thème développé est celui de l'église enseignante regroupée autour d'un Jésus. Cinq registres superposent de bas en haut : les bustes de personnages de l'Ancien testament parmi lesquels les grands prophètes, les quatre évangélistes, les statuettes des douze apôtres, celles des vertus (et de la vierge qui en constitue la somme) et les bustes des docteurs de l'Antiquité associés aux grands docteurs d'Occident. La décoration unit, avec beaucoup de virtuosité, une profusion de motifs dans une symétrie qui n'est qu'apparente.
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La chapelle Notre-Dame-de-l'Assomption Édifiée au XIIIè siècle et restaurée de nombreuses fois, elle est surmontée d'une grosse tour carrée.
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Le portail nord est une splendide dentelle sculptée.
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À l'intérieur, la voûte lambrissée repose sur des sablières naïves de 1430 représentant des diables et des animaux sauvages.
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Avant de partir, |
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