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Je remercie Jean-Luc Péron pour m'avoir apporté cette précision, et je vous invite à visiter son site : "La Côte
d'Amour et la Presqu'île Guérandaise" De ce côté de l'estuaire, certains vous diront qu'ils ne sont pas bretons. L'architecture locale vous montrera que c'est un gros mensonge. A commencer par les toits : c'est de l'ardoise. Si vous doutez encore, grattez les façades, c'est du granit. |
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Saint-Nazaire a une origine très ancienne puisque l'on s'accorde à voir en elle le port gallo-romain de Corbilo bâti lui-même sur un site néolithique dont il reste, à 5 km environ à l'ouest, le tumulus de Dissignac, une butte de pierres haute de 3,20 mètres. On peut y entrer, emprunter les deux étroits couloirs limités par de grosses dalles qui mènent chacun à une chambre funéraire. Là, dans l'une d'entre elles, la dalle de couverture est ornée de symboles gravés (crosses, haches...). Ce type de monument servait à la fois de tombeau collectif et d'édifice de prestige marquant un territoire. Vieux de 6000 ans, témoin du génie néolithique, le tumulus de Dissignac, est classé Monument historique depuis 1987. Au début du XIXème siécle, Saint-Nazaire n'est habité que par quelques centaines de pêcheurs, de marins et d'agriculteurs. Vers 1830, la décision est prise de construire un avant-port à l'entrée de l'estuaire pour accueillir les navires qui ne peuvent plus remonter jusqu'à Nantes en raison de leur taille. Saint-Nazaire connaîtra alors les grands travaux d'aménagements et une grande période d'extension. |
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En quelques décennies, sous l'impulsion conjuguée de l'Etat, des ingénieurs, du monde industriel et financier, et notamment de la Compagnie Générale Transatlantique, Saint-Nazaire va devenir l'un des plus grands ports de l'Atlantique et un important centre de construction navale. Le "débarcadère" a fait place à un pont gigantesque d'une longueur de 3356 m dont une partie métallique de 720 m - reposant sur 258 pieux-piliers en béton spécial, soutenu, sur 404 m, par des câbles tenseurs à 61 m au-dessus des plus basses eaux. Il offre à la circulation une chaussée de 12 m. On a utilisé 17000 tonnes d'acier, 80000 m3 de béton, 140000 m3 d'enrochement pour la protection des deux pylônes principaux afin de soutenir le choc des marées. Les légendaires transatlantiques "Normandie" et "France" sont sortis des Chantiers de l'Atlantique. Ici se construisent les "géants des mers" et les paquebots de croisière qui sillonnent les mers du globe. Découvrez les différents stades de construction d'un navire dans l'un des plus grands chantiers navals du monde. Visitez aussi les impressionnantes installations portuaires : les bassins du port, la forme-écluse, la vieille entrée, l'usine élévatoire, le vieux Môle.... Et la célèbre base sous-marine vestige de la seconde guerre mondiale. Ne quittez pas la ville sans être allé à l'Écomusée et, à quelques encablures, plongez dans l'étonnante vie menée à bord de l'Espadon, submersible de 78 m de long qui fut le premier sous-marin français à naviguer sous le pôle nord. Construit en 1957 par les chantiers Augustin Normand du Havre, l'Espadon est le cinquième de la série des Narvals, première génération de sous-marins construite après la guerre, entre 1950 et 1958. |
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Certes il faut dépasser La Baule pour vraiment voir une côte rocheuse. Mais voir La Baule encadrée par Pornichet et Le Pouliguen, c'est avantageux : vous avez Deauville, Cannes et Biarritz réunis le long de huit kilomètres de sable fin. Programmez ensuite une promenade pour découvrir cette côte d'Amour qui vous obligera à faire bien des méandres, mais sans hauts ni bas : c'est tout plat, vive le vélo ! | |
Quittez La Baule, la route longe la magnifique
côte rocheuse. Batz-sur-mer est impossible à manquer. Que l'on aille au Croisic ou que l'on en revienne, il faut y passer. Vous êtes sans le savoir sur une île que la route relie au continent, et l'endroit est ravissant. Ne manquez sous aucun prétexte la visite de l'église Saint-Guénolé ni le panorama exceptionnel que l'on découvre du sommet de sa tour . Visitez le musée des marais salants.
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Le Croisic est à la pointe de l'île de Batz. Ce fut un des grands ports d'approvisionnement en sel. Le quartier portuaire mérite promenade et photos. Vous pourrez taquiner la palourde et si vous rentrez bredouilles, allez à l'Océarium où toutes les espèces d'animaux marins vous souriront à travers les vitres. Des étoiles de mer au gigantisme étonnant (jusqu'à un mètre de diamètre), des anémones géantes flamboyantes, lointaines cousines de nos anémones de mer, se distinguant par leur taille (jusqu'à 60 cm de haut), des concombres de mer pas très gracieux, des loups de mer, des crabes de l'Alaska... Une trentaine d'espèces évoluent dans une eau maintenue impérativement entre 8 et 10 °C. La récente salle d'exposition, aménagée sur 250 m2 dans le prolongement du bassin des manchots, est entièrement déclinée sur le thème de l'Océan pacifique nord, baptisée "Île de Vancouver" du nom de cette grande île montagneuse de 500 km de long située en face de Vancouver au Canada, sur la côte ouest. | |
Revenus sur vos pas, obliquez cette fois vers Guérande. En regardant tout autour de vous depuis Batz, vous êtes au cœur du Pays blanc, celui du sel. Apprécié par de fameux cordons bleus, qui, comme Paul Bocuse, l'utilisent à l'exclusion de tout autre, le sel de Guérande fait recette auprès des gastronomes. Outre la savoureuse fleur de sel au parfum de violette récoltée à la surface des œillets, le sel de Guérande se divise en trois catégories qui garantissent aux consommateurs la qualité du produit : extra, traditionnelle et agricole, cette dernière étant exclusivement réservée à l'alimentation animale. Sans lavage ni additif, le sel de guérande est non seulement récolté manuellement mais séché naturellement. C'est l'art du paludier conjugué à l'œuvre de la nature qui lui confère ses qualités inégalables. On le préfère à d'autres sels pour sa richesse en magnésium, sa teneur en potassium et oligo-éléments (cuivre, manganèse, zic et fer), qui lui valent sa couleur grise. Sur le marais est également cueillie pousse la salicorne, une plante qui pousse uniquement sur les terres salées. Très appréciée pour ses qualités gustatives, elle devient un excellent condiment pour accompagner viandes froides, coquillages et poissons. | |
Après la découverte des marais salants, voici celle de Guérande, une ville rare, entièrement fortifiée depuis que ses habitants se lassèrent d'être attaqués sans cesse. Guérande trône désormais sans crainte au milieu des marais, puisque de l'autre côté c'est le Pays noir - la Brière et sa tourbe - qui s'étire sous la brise. | |
C'est vers Piriac-sur-mer
que vous vous dirigerez ensuite comme l'ont fait Balzac, Daudet et Zola.
Sur cette route, visitez le pays de la sardine et le plus grand port de pêche du département : La Turballe. En y passant aux aurores, allez voir le spectacle de la criée, et la Maison de la pêche. |
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Un peu plus au nord, Mesquer vous attend, avec sa curieuse église dont vous pousserez la porte pour découvrir les ex-voto des marins. Si vous souffrez d'une indigestion de fruits de mer, un verre à la fontaine guérisseuse vous remettra d'aplomb. |
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En plus de 6700 ha
de marécages proprement dits, la Brière est devenue la Grande-Brière, vaste parc
régional de 40000 ha où tourbières, roselières, prairies humides et canaux à perte de vue en font le charme. C'est le refuge de
nombreux oiseaux migrateurs.
L'île de Fédrun est devenue le centre administratif du Parc. On y trouve, entre autres, la Maison de la mariée, et la Chaumière briéronne telle qu'elle était autrefois. |
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Outre la richesse de
son avifaune, la Brière garde précieusement sa tradition architecturale.
La chaumière constitue l'habitat traditionnel avec son toit couvert de roseaux coupés autrefois sur le marais et ses charpentes de chêne. Si le roseau continue d'être coupé pour les couvertures, son exploitation a été réduite en raison de la concurrence camarguaise et hollandaise. Classé parc naturel régional en 1970, la Brière compte aujourd'hui dans ses villages et hameaux plus de 2000 chaumières. |
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Au
cœur de ces vastes étendues de marais, 7000 hectares ont été proclamés le 8 août
1461, par François II, duc de Bretagne, propriété indivise des habitants des 21
communes riveraines. Un privilèges que les Briérons ont toujours défendu avec acharnement. Cette
propriété indivise était aussi appelée autrefois "le pays de l'or noir", en
raison de la tourbe qui est longtemps restée le seul combustible utilisé. Les Briérons
ne vivent plus du commerce de la tourbe, qui fut l'une de leurs activités traditionnelle
avec celle des roseaux pour les toits de chaume. Ils se sont reconvertis dans le tourisme,
l'élevage des oies et des canards, ou bien vont travailler à Saint-Nazaire en
particulier. Les légendes sur la genèse de la Brière sont nombreuses.
À bord d'un chaland, en toute sécurité, un guide percheur professionnel vous les contera et vous éclairera plus précisément sur les véritables origines de ce mystérieux marais. |
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Sur la commune de Saint-Malo-de-Guersac,
à Rozé a été ouverte la Maison de l'éclusier,
véritable petit musée de l'eau et de la batellerie.
Le Parc animalier, situé à un peu plus d'un kilomètre de la Maison de l'éclusier, peut être considéré comme la vitrine vivante du marais. D'une superficie de 25 ha, il est peuplé d'animaux vivants en semi-liberté ou en liberté totale. C'est en suivant le sentier principal, dans les postes d'observations et grâce aux panneaux de documentation que l'on peut observer et comprendre les richesses du marais. |
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A deux kilomètres d'Herbignac au nord du marais de Grande Brière, se dressent dans un site verdoyant, les prestigieux vestiges du château de Ranrouët (XIIIème-XVIIème siécle), l'un des joyaux de l'époque médiévale en presqu'île guérandaise. A la fois forteresse et résidence seigneuriale, le château est un témoin incontournable de l'histoire de la Bretagne. Le site offre un magnifique résumé de l'architecture militaire : depuis la motte féodale de l'an mil jusqu'aux | |
bastions de l'âge classique en passant par le château fort, avec six tours reliées par des courtines, les douves, les boulevards et la barbacane. Au XIVème siécle, tandis que Guérande est entourée de ramparts, le château de Ranrouët est en effet ceinturé par un boulevard. Les douves et la barbacane en font une des places fortes les plus modernes de son temps. Ranrouët sur le passage de la route du sel en contrôlait en effet son commerce... Le château sera démantelé par Richelieu après que le Duc de Mercoeur y ait organisé des expéditions vers Piriac ou le château de Careil pendant les guerres de religion. | |
Pour arriver au terme
de votre randonnée rejoignez Pénestin, haut lieu de l'élevage des
moules, et site de pêche à pied réputé.
Allez vous reposer sur la plage de la Mine d'or, et régalez vos yeux de la beauté qui vous entoure. Vous êtes déjà en Morbilhan, un autre superbe département. |
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Bibliographie - La Brière (Éditions Ouest-France) - Aimer la Loire-Atlantique (Éditions Ouest-France) - Vendée Charentes et deux-Sèvres (Éditions Hachette) - Documentations recueillies sur les lieux des visites
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