Situé à
l'extrémité sud de l'île de Gavrinis, ce monument est un cairn : un dolmen recouvert de
pierres.
C'est un exemple caractéristique d'architecture néolithique réalisé en
maçonnerie sèche : des murs de parement structurent la masse des pierres disposées en
écailles de part et d'autre du dolmen intérieur, dessinant une construction à larges
gradins réguliers. |
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Ce grand
cairn est remarquable par ses dimensions : plus de 50 mètres de diamètre et 6 mètres de
haut, et par le soin apporté à sa réalisation. La date de sa construction est incertaine : elle est,
sans doute, relativement tardive. Son utilisation cessa brutalement vers 3000 ans J.-C. |
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Les structures légères en bois qui se dressaient devant la façade furent
incendiées et immédiatement recouvertes d'une masse de pierres qui condamna l'entrée.
Une chape de sable fut même ajoutée pour transformer ce cairn monumental en monticule
aveugle. |
Les
premières fouilles connues datent de 1835 avec le dégagement du dolmen intérieur.
D'autres recherches furent menées par le célèbre archéologue Le Rouzic, qui réalisa
les premiers travaux de restauration vers 1930. |
LE CAIRN RECOUVRE UN DOLMEN
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Un couloir
de 14 mètres de long se termine par une chambre simple, presque carrée, de 2,50 mètres
de côté.
Cette chambre est située sensiblement au centre du cairn. Le dolmen est constitué
par l'assemblage d'une cinquantaine de dalles brutes soigneusement juxtaposées. La plus
importante couvre la chambre : elle pèse près de 17 tonnes.
Probablement destiné au culte des morts, le dolmen a une forme classique
"dolmen à couloir et à chambre simple", très répandu en Bretagne entre 4500
et 3000 ans avant J.-C.L'ornementation
exhubérante recouvre presque toute la surface des dalles : 23 piliés sont ornés.
Vers la même époque, des
réalisations comparables sont édifiées en Normandie, dans le Poitou, mais aussi en
Irlande, en Angleterre, et en Espagne. |
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Gavrinis
est ainsi l'une des plus remarquables réalisations de la première architecture
d'Occident.
Ce monument est l'un des plus beaux et des mieux conservés qui nous soit parvenus.
La somptueuse décoration intérieure ajoute encore à sa célébrité.
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GAVRINIS : UN ART GRAVÉ DANS LA PIERRE
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Tombeau
réservé à de hauts personnages, sanctuaire de la mort : on peut tout imaginer en
entrant dans Gavrinis. Le
décor, exécuté avec de petits galets en quartz retrouvés pendant les fouilles, et
profondément piqueté sur les dalles dégrossies.
L'unité de conception, l'équilibre de la composition et la qualité de
l'exécution en font un véritable "chef-d'oeuvre de l'Art Universel". |
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Étudiées
par les archéologues depuis un siècle et demi, les sculptures de Gavrinis demeurent
encore mystérieuses.
Dans le foisonnement des lignes, on reconnaît, par comparaison avec les figures
plus simples qui ornent les autres dolmens de la région, les symboles habituels de l'art
mégalithique : "écusson" que l'on identifie à des figures humaines très
schématisées, signes en U assimilés à des cornes de bovins, crosses, zigzags,
serpents, chevrons, haches, arcs et flèches.Ces figures élémentaires s'articulent entre elles
et leurs contours démultipliés composent une véritable d'art. |
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UNE FANTASTIQUE DÉCOUVERTE ARCHÉOLOGIQUE
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En 1984, les archéologues ont dégagé la face cachée des dalles.
Plusieurs gravures sont alors apparues. Certaines pierres semblent provenir de monuments
plus anciens.Le cas le
plus spectaculaire est celui de la dalle recouvrant la chambre. La face supérieure porte
une grande "hache-charrue", une figure de bovidé, ainsi que les cornes et
l'échine d'un deuxième animal.
Mais d'où provient cette pierre ?
Son origine est étonnante : cette
dalle se raccorde en effet à deux autres pierres qui forment, l'une, la "Table des
Marchands", l'autre, celle du caveau d'Er Vinglé, tous deux situés à Locmariaquer,
distants d'environ 4 km à vol d'oiseau de Gavrinis.
Charles-Tanguy Le Roux, archéologue
responsable des fouilles, a montré, par l'étude des cassures et des décors, que ces
trois morceaux formaient un menhir de
14 mètres de haut, sans doute dressé non loin du "Grand Menhir Brisé"
de Locmariaquer.
Ce menhir a été abattu et débité pour recouvrir ensuite les trois tombeaux.
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Bibliographie
: dépliants distribués au point librairie/documentation
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